Underworld USA, une trilogie écrite par James Ellroy

Publié le par flotroyen

Si vous avez plusieurs dizaines d’heures de lecture libres devant vous, je vous recommande chaudement la lecture de la la trilogie de James Ellroy qui se termine par Underworld USA sorti il y a quelques mois. La seule condition est d’apprécier la noirceur caractéristique des polars, et de s’intéresser un minium à l’histoire des Etats-Unis et ses non moins sombres dessous.

Cette œuvre se présentent sous la forme de trois gros polars de plus de 600 pages chacun fruit d’un gros boulot de recherches historiques réalisées par l’auteur. Pour le reste, c’est à l’imagination d’Ellroy que l’on doit ces trois récits qui se déroulent en parallèle de l’histoire politique des Etats-Unis.

«  American Tabloïd » constitue le début de cette trilogie construite autour de 3 personnages en lien avec la famille Kennedy, la mafia, le FBI et notamment son très anti-communiste directeur JE Hoover. Kemper Boyd, agent du FBI infiltré auprès de JFK, Pete Bondurant, ex-flic, devenu homme de main de la mafia, et Ward Littel, agent du FBI plus intéressé par la lutte contre le crime organisé que par la chasse aux communistes à laquelle il est affecté. Ces 3 personnages inventés glissent entre différents milieux de la police à la mafia en passant par la politique, et le monde du spectacle et des affaires. En toile de fond, l’histoire des Etats-Unis se dévoile à travers l’élection puis l’assassinat de John Kennedy, l’opération manquée contre Cuba, le tout dans un contexte de « chasse aux sorcières » et de liens troubles entre mafia, milieu des affaires et politiciens au plus haut niveau.

« American Death Trip » se révèle plus qu’une suite où l’on retrouve Pete Bondurant et Ward Littel ainsi qu’un policier Wayne Tedrow, qui se retrouve mêlée à l’histoire en marche dès sa sortie de l’avion à Dallas en 1963. Hoover est toujours aussi présent et paranoïaque contre ce qu’il considère être un complot mêlant communistes et militants noirs au premier rang desquels Martin Luther King. Dévoilant des liens déniés d’ambigüité entre les différentes polices locales, le FBI et les milieux d’extrême-droite tels que le Ku Klux Klan, Ellroy brosse un portrait d’une société américaine aussi violente que pleine de paradoxes à l’image de ses personnages.

« Underworld USA » qui clôt cette trilogie débute par la description d’un braquage qui donne au livre la trame du polar. Très différent des précédents romans, il laisse l’histoire se dérouler en toile de fond autour de Wayne Tedrow, qui après un long cheminement se retrouve principal conseiller de la mafia. Les deux autres personnages principaux de ce roman sont Dwight Holly, bras droit de JE Hoover au FBI fils d’un responsable de l’extrême-droite américaine comme Wayne Tedrow et le jeune Don Crutchfield, détective privé. La guerre du Vietnam à peine terminée, on retrouve dans ce roman des éléments historiques sur les luttes d’influences en Amérique Latine où Ellroy dévoile le rôle joué par les Etats-Unis dans la mise en place de dictatures d’extrême-droite au nom de la bataille contre le communisme. En évoluant les personnages lèvent progressivement le voile sur l’affaire policière du braquage non élucidée, et relie la personnalité très mystérieuse militante communiste Joan R. Klein à une page de l’histoire des Etats-Unis qui semble tenir à cœur de James Ellroy.

Publié dans Culture

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