Lebeau gachis.

L’élection sénatoriale dans l’Aube, avec tous ces défauts démocratiques, a eu tout de même le mérite d’illustrer l’échec d’une stratégie « modemienne » du ni gauche (surtout), ni droite (même si on fait des appels du pied à ses électeurs qui connaissent bien leur camp).

En effet, Lebeau, Conseiller général socialiste (le dernier dans le département) arrivé en tête de la gauche au premier tour avec 140 voix, a refusé l’offre du Vice-président du Conseil régional communiste: Pierre Mathieu qui a obtenu 60 voix en vue d’un ticket Lebeau – Mathieu donnant le signe fort d’un rassemblement de la gauche pour faire barrage à un deuxième sénateur de droite.

Déploré par les Communistes, défenseurs du rassemblement le plus large possible de la gauche dans un département dirigé d’une main de fer par Adnot), ce refus ne les a pas détourné de leurs valeurs et de leur objectif de ne pas renforcé Sarkozy par l’élection de ses partisans au Sénat.

L’appel sans ambigüité de Pierre Mathieu et Marie-Françoise Pautras à faire barrage aux candidats de droite, s’il a été entendu par leurs électeurs, n’a cependant pas suffit à compenser le retrait des votes de quelques grands électeurs sans doute déçus par l’attitude pour le moins stupide du Conseiller général socialiste de refuser l’union de la gauche. Résultat 7 voix de moins qu’au premier tour et un total de 133 voix qui laisse Daniel Lebeau non seulement loin des deux candidats de l’UMP, et notamment de Yann Gaillard réélu, mais aussi face à une stratégie politicienne naïve que les électeurs de son canton sauront apprécier à sa juste valeur.

Au final, ses élections confortent la droite locale et surtout Adnot réélu dès le premier tour parce qu’il est le détenteur des cordons de la bourse en tant que président du Conseil général (argent public qu’il sait si bien utiliser pour servir ses intérêts) même si son poulain a échoué dans sa tentative pour détrôner Yann Gaillard. Malgré la surreprésentation dans ce scrutin des conservateurs, la gauche a perdu une belle occasion de marquer des points face aux soutiens de la politique de Sarkozy…